Sunday, July 11, 2010

Nous déménageons!


Dans le but d'améliorer notre site, nous procédons à quelques changements. Venez-nous voir à notre nouvelle adresse (http://experiencearcheologiepublique.wordpress.com/) ou sur notre profil Facebook!

Thursday, August 6, 2009

Présentation du Projet


C’est en 2004 que Parcs Canada fait l’acquisition d’un terrain de 137 acres faisant autrefois partie du village acadien de Beaubassin, entre 1670 et 1750. L’année suivante, les terres sont protégées à titre de Lieu historique national du Canada. Situé sur la crête de Fort Lawrence, aux abords de la frontière entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, le terrain inclut également le Lieu historique national de Fort Lawrence (1750-1756), désigné comme tel en 1926. La propriété couvre une importante portion de l’ancien village acadien de Beaubassin, incluant les vestiges d’un cimetière acadien et du fort Lawrence. Les différentes traces d'occupation et vestiges du village, brûlé en 1750, témoignent du mode de vie des Acadiens et des conflits géopolitiques qui opposaient la France et l’Angleterre pour l’obtention du contrôle du Canada.

La Commission des lieux et monuments historiques du Canada (CLMHC) a approuvé, le 25 Juin 2008, l’énoncé d’intégrité commémorative suivant pour le site de Beaubassin: «Ce village était un important établissement acadien de l’isthme de Chignectou, point central de la lutte géopolitique qui opposa les empires français et britannique aux XVIIe et XVIIIe siècles en Amérique du Nord. Les traces, gisements et objets archéologiques présents sur le site témoignent du mode de vie des Acadiens qui vivaient à Beaubassin et racontent la destruction du village, prélude au choc des empires que subit l’Acadie dans la lutte pour l’Amérique du Nord.»

En 2006, Parcs Canada établit un plan directeur de développement pour les Lieux historiques nationaux de l’Isthme de Chignectou, incluant Beaubassin et Fort Lawrence. La communauté et les organisations locales se montrèrent alors vivement intéressées et motivées à participer au développement de ces sites, en particulier celui de Beaubassin. En 2007 et 2008, différents investisseurs et promoteurs de l’Isthme de Chignectou furent invités à des rencontres d’échange et d’information afin de favoriser un investissement profitable et une collaboration amicale pour les sites historiques nationaux de l’Isthme de Chinectou. Chaque groupe exprima à cette occasion son désir d’adopter une approche à long terme pour le site de Beaubassin via le développement d’un programme d’archéologie publique par Parcs Canada.


Le but de ce site est de vous informer si vous souhaitez participer à l'Expérience d'Archéologie Publique ou de vous offrir des mises à jour sur l'évolution des fouilles si vous êtes déjà venus nous voir.


N'hésitez pas à nous laisser des commentaires ou des questions!

Informations générales et inscription

Le site de Beaubassin, propriété nouvellement acquise par l’Agence Parcs Canada, mettra au jour, grâce à l’Expérience d’Archéologie Publique, de nombreux artéfacts témoignant du mode de vie des Acadiens avant la Déportation. L'Expérience inclut également Fort Lawrence, fort britannique érigé à l'intérieur même des limites de l'ancien village acadien de Beaubassin, rappelant ainsi les tensions qui opposaient les empires français et britannique.

Horaire de la journée:


9h00: Mot de bienvenue et orientation au Lieu historique national du Fort Beauséjour-Fort Cumberland
9h10-10h10 : Introduction à l’archéologie et survol historique
10h30-12h00 : Participation aux fouilles au site de Beaubassin et Fort Lawrence
12h00-12h45 : Dîner (libre à vous)
12h45-15h00 : Les fouilles et le travail archéologique continuent pour tous les participants
15h00-15h30 : Retour sur la journée et conclusion


Conditions requises pour l’inscription:


Les participants doivent être en bonne condition physique pour participer aux fouilles archéologiques. Les activités se dérouleront à un rythme confortable, mais des efforts physiques demeurent inévitables. Cependant, le laboratoire temporaire situé à même le site offre l’opportunité de participer à une étape archéologique moins ardue. Aucune expérience en archéologie n’est requise. Les participants doivent être âgés d’au moins 17 ans.




Dates : Juillet: 22, 23 , 24 , 25 , 29, 30 , 31. Août: 1 , 5, 6 , 7 , 8 , 12, 13 , 14 , 15.
Les fouilles se déroulent uniquement les jeudi, vendredi, samedi et dimanche.




Formulaire d’inscription:


Veuillez sélectionner les dates désirées pour votre expérience archéologique: (x)

Juillet:

__22 __23 __ 24 __25
__29 __30 __ 31 __ 1

Août:

__ 5 __ 6 __ 7 __ 8
__ 12 __13 __14 __ 15


Nom: _____________________________________________________________
Adresse domiciliaire:______________________________________________________

Téléphone (de jour): ( ) _______________ Téléphone (de soir) : ( ) ________________

Courriel: ______________________________________________________________

Veuillez nous informer de toute allergie ou condition médicale :
________________________________________________________


Avez-vous des intérêts spécifiques dont nous devrions tenir compte ?:

________________________________________________________



Coût de l’inscription: 36,70$ (Dollar canadien) ( taxes incluses)

Répartition du coût: Introduction à l’archéologie (Introductions pratique et théorique): 14,70$
Fouille et travail archéologique: 22,00$
Total: 36,70$

Coût total:

Nombre de participant ____ X 36,70$ = ___________

Coût total de l’inscription: ___________

Les places sont limitées. Veuillez donc vous inscrire le plus tôt possible.
Le paiement complet doit être reçu avec le formulaire d’inscription.


Modes de paiement:

Par la poste: Veuillez envoyer votre formulaire d’inscription complété avec votre paiement à l’adresse suivante:

Lieu historique national du Fort Beauséjour-Fort Cumberland
111 Fort Beauséjour Road
Aulac, Nouveau-Brunswick
E4L 2W5

Par courriel: Envoyez votre formulaire complété à l’adresse suivante: fort.beausejour@pc.gc.ca
Par télécopieur: Envoyez votre formulaire d’inscription complété avec les informations relatives à votre carte de crédit au : (506) 536-4399.
Par téléphone: Appelez au site, (506) 364-5080, afin de recevoir un formulaire d’inscription.

J’aimerais payer par:

__ Chèque (au nom du Receveur Général du Canada)
__ VISA __ MasterCard __ American Express __ Comptant

Numéro de carte: __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __
Nom apparaissant sur la carte: _______________________________________
Date d’expiration:_ _/_ _

Signature:___________________________________________


Politique d’annulation:


Veuillez vous informer de la tenue de l’Expérience d’archéologie publique avant d'effectuer vos préparatifs de voyage. Nous nous réservons le droit d’annuler «L’Expérience d’archéologie publique 2009» ou de procéder à des changements à tout moment, sans pénalité.

Un remboursement vous sera offert dans le cas où vous désireriez annuler votre réservation. Vous devez nous prévenir par écrit de votre annulation au minimum 48 heures avant la date choisie pour votre expérience.


Modalités d’inscription:


Chaque journée de l’Expérience d’Archéologie publique est limitée à 12 participants. Les places sont données aux participants s’étant inscrits et ayant payé en premier.
Les places étant limitées, nous contacterons immédiatement les participants qui auraient sélectionné une journée déjà remplie. D’autres journées pourraient toujours être disponibles.


Tenue vestimentaire et conditions météorologiques:


Les mois de juillet et août sont habituellement chauds et plaisants, toutefois, les participants devront être préparés pour la pluie et un temps plus froid. Le site est venteux et les participants devront se vêtir en conséquence. Il est également recommandé de se vêtir par couches de vêtement, de se munir d'habits de pluie, de souliers confortables, d’un chapeau à large rebord et de lunettes solaires. De la crème solaire et du chasse-moustique seront fournis, mais les participants qui le désirent peuvent apporter leurs propres produits.
Il est recommandé aux participants de s’assurer d’avoir leur vaccin de tétanos à jour avant leur arrivée.


Dîners:


Nous demandons aux participants d’apporter leur dîner. Des collations et des bouteilles d’eau seront fournies. Plusieurs restaurants se situent à quelques minutes de voiture du site.




Artéfacts:


Les participants auront l’opportunité de découvrir des artéfacts datant de la période d’avant la Déportation des Acadiens et de la période d’occupation britannique. Ces artéfacts demeurent la propriété de Parcs Canada qui s’assurera de conserver leur intégrité commémorative. Les artéfacts seront par la suite étudiés afin de faire avancer les connaissances historiques et archéologiques de la région, et ce, pour le bénéfice de tous les Canadiens.



Questions? Veuillez nous contacter par courriel à fort.beausejour@pc.gc.ca ou par téléphone au (506) 364-5080.

La région de Beaubassin/Fort Lawrence avant 1755


Pour le voyageur qui se trouve dans la région de Beaubassin/Fort Lawrence, il est difficile de s’imaginer que cette région a été le théâtre d’événements marquants dans les annales du Canada, pour ne pas dire de la partie nord-est du continent nord-américain, aux dix-septième et dix-huitième siècles. Pourtant, c’est ici que s’est joué le sort des Acadiens et des colonies françaises en Amérique du Nord à cette époque. Mais comment expliquer alors qu’une région agricole si paisible aujourd’hui ait connu un passé aussi tumultueux et de plus, comment comprendre que tout ce qui reste maintenant de la présence acadienne dans la région, ce sont les vestiges archéologiques de leurs établissements? Dans les quelques lignes qui suivent, nous tâcherons de répondre à ces questions en jetant un peu de lumière sur le premier siècle de présence européenne dans la région de Beaubassin/Fort Lawrence.


Avant d’aborder le sujet comme tel, il nous paraît nécessaire de faire le point sur la toponymie de la région. Mentionnons d’abord l’isthme de Chignectou qui comprend tout le territoire qui correspond aujourd’hui à la grande région de Sackville au Nouveau-Brunswick et d’Amherst, y compris Maccan, Nappan, River Hebert et Minudie en Nouvelle-Écosse. Dans les anciens documents français et anglais on retrouve indifféremment Chignectou et Chignecto pour décrire cette région. Néanmoins, les Français se réfèrent souvent à cette région comme étant celle de Beaubassin, soit le nom de la paroisse religieuse qui comprenait tout ce district. Or, Beaubassin correspond également au village connu aujourd’hui comme Fort Lawrence. Enfin, les Acadiens et les Français nomment également ce village Mésagouèche, d’après le nom de la rivière du même nom, c’est-à-dire la rivière Missaguash actuelle qui sert de frontière entre la province du Nouveau-Brunswick, à l’ouest, et celle de la Nouvelle-Écosse, à l’est. De par sa position géographique, l’isthme de Chignectou jouit d’un grand avantage stratégique car il est situé entre deux plans d’eau, soit la baie de Fundy au sud et le golfe du Saint-Laurent au nord. De fait, depuis des temps immémoriaux, les communautés des premières nations se servaient des cours d’eau et des routes de portage qui reliaient ces deux rives. De plus, en raison des grandes étendues de marais dans la région, la chasse était abondante et les grandes marées fournissaient le poisson et les mollusques nécessaires à l’alimentation des autochtones. Par ailleurs, les premiers Européens qui fréquentèrent la région ont grandement profité de leurs connaissances du milieu et ont pu se rendre compte de l’importance stratégique de la région. Toutefois, même si les premiers contacts entre ces deux peuples ont eu lieu dès le seizième siècle, avec le passage des explorateurs portugais et autres dans la région, ce n’est qu’au dix-septième siècle, avec l’arrivée des Français en Acadie, que la région de l’isthme de Chignectou a attiré ses premiers colons d’origine européenne et encore, ce n’est que tardivement qu’ils s’y sont établis. C’est, en effet, à partir de la décennie des années 1670 que ces colons originaires de la région de Port-Royal sont venus s’y établir pour exploiter les immenses marais qui s’y trouvaient. Or, d’autres colons d’origine française s’y établirent en même temps qu’eux, mais ceux-ci provenaient de la région du fleuve Saint-Laurent ou du Canada en passant par le golfe du Saint- Laurent et donc du portage qui le reliait à Beaubassin, le nom donné à cette nouvelle colonie. Ces colons accompagnaient leur seigneur, Michel Le Neuf de La Vallière, qui y avait obtenu une grande concession ou seigneurie des mains du gouverneur du Canada ou de la Nouvelle France qui considérait que la région de l’isthme de Chignectou relevait de son administration. Ainsi, même avant l’arrivée des Anglais ou Britanniques dans la région, il existait une certaine ambiguïté par rapport à cette région à cheval sur deux administrations coloniales françaises.

Les débuts de la nouvelle colonie furent marqués par de nombreux problèmes, entre autres avec le seigneur de Beaubassin qui occupa même les fonctions de lieutenant-gouverneur et de gouverneur de l’Acadie. Un procès reposant sur des accusations de sorcellerie fut intenté contre un des colons, alors qu’un autre colon était accusé d’avoir mis enceinte la fille du seigneur, voire du gouverneur La Vallière, ce qui provoqua le départ de plusieurs familles d’origine canadienne. Enfin, durant les guerres de la Ligue d’Augsbourg et de la Succession d’Espagne, au tournant du dix-huitième siècle, le nouvel établissement de Beaubassin fut saccagé à deux reprises, soit en 1696 et en 1704, par des miliciens de la Nouvelle-Angleterre, lors d’excursions montées contre l’Acadie durant ces guerres. Par ailleurs, en 1710, Port-Royal, la capitale de cette colonie française, tombait définitivement aux mains des Britanniques. Avec le traité d’Utrecht signé en 1713, l’Acadie dans ses anciennes limites était ainsi cédée par la France à la Grande-Bretagne. Or, est-ce que la colonie de Beaubassin et la région environnante étaient incluses à l’intérieur de ces anciennes limites du fait qu’on les considérait comme faisant partie du Canada? Cette ambiguïté qui existait dans l’esprit des habitants de la région ne présageait rien de bon pour la nouvelle administration britannique établie à Port-Royal. D’abord, la distance qui séparait les deux rendait plus difficile la tâche des autorités coloniales britanniques. Outre l’esprit d’indépendance qu’avaient développé les habitants de la région de Beaubassin, ces dernières devaient composer avec une population dont l’allégeance était plutôt douteuse. Ainsi quand on voulut leur faire prêter un serment d’allégeance au roi de la Grande-Bretagne, c’est avec un refus catégorique que ces habitants les accueillirent. Après quelques années de négociations, ils finirent par prêter un serment conditionnel les exemptant entre autres de porter les armes contre les Français et les autochtones en cas de guerre. De plus, habitués à commercer avec la Nouvelle Angleterre sous l’administration française, les habitants de Beaubassin tournaient maintenant leur regard vers les nouvelles colonies françaises établies dans la région, soit les îles Saint-Jean et Royale mais surtout la ville forteresse de Louisbourg qui avait été établie au tout début des années 1720.

Durant la longue période de paix qui régna entre la France et la Grande-Bretagne jusqu’au milieu des années 1740, la région de Beaubassin connut un grand essor en raison de ce commerce, au grand dam des autorités britanniques de Port-Royal. En 1744, les enjeux changèrent radicalement avec la déclaration de la guerre de la Succession d’Autriche qui opposait encore une fois la Grande-Bretagne et la France. À quatre reprises, les Français montèrent des expéditions contre Port-Royal en vue de se rendre maîtres de leur ancienne colonie, l’Acadie, et c’est à partir de Beaubassin qu’elles furent presque toutes lancées. Les troupes françaises établirent même une base permanente dans la région pour mener à bonnes fins ces projets de reconquête, à tel point que lors des négociations menant à la signature du traité d’Aix-la Chapelle, qui mettait fin à la guerre de la Succession d’Autriche en 1748, il fut convenu de mettre sur pied une commission chargée de fixer une fois pour toute la question des anciennes limites de l’Acadie laissée en suspens après la signature du traité d’Utrecht quelque 25 ans plus tôt. Or, avant même que cette commission n’ait eu le temps de siéger, les Français et les Britanniques voulurent renforcer leur position dans la région pour faire avancer leurs réclamations. Ainsi, à l’automne de 1749, des troupes françaises venues du Canada érigèrent un petit fortin à la Pointe-à-Beauséjour, soit sur la rive ouest de la rivière Mésagouèche, réclamant tout le territoire sis à l’ouest et au nord comme faisant partie du Canada ou e la Nouvelle-France. Les Britanniques de leur côté n’étaient pas à l’aise avec les habitants acadiens, autant ceux de la région de Beaubassin que des autres régions de l’Acadie, qui selon eux n’étaient pas des sujets sur lesquels on pouvait compter en cas de guerre en raison de la neutralité qu’ils avaient affichée lors des expéditions françaises lancées contre Port-Royal ou la colonie durant la guerre de la Succession d’Autriche. Aussi avaient-ils décidé d’adopter une nouvelle politique ou une différente approche envers cette population en exigeant d’elle la prestation d’un serment d’allégeance inconditionnel qui la forcerait à porter les armes contre tout agresseur, qu’il fût français ou autochtone. Enfin, pour assurer un meilleur contrôle sur cette populationjugée déloyale, il avait été décidé qu’on érigerait des fortifications un peu partout dans la colonie en commençant, à l’été 1749, par la fondation de la ville de Halifax, le nouveau siège de l’administration britannique. Ce fut ensuite dans la région de Grand-Pré ou des Mines qu’on érigea des fortifications et Beaubassin devait suivre lorsqu’on apprit que les Français y étaient déjà installés. Dès le printemps 1750, une expédition britannique fut donc lancée à partir de Halifax, sous le commandement du major Charles Lawrence en vue de chasser les Français de l’isthme. Faute d’un réseau routier bien développé, c’est par voie de mer que cette expédition se présenta devant les troupes françaises appuyées par leurs alliés autochtones et des Acadiens de la région de Beaubassin. Face à un adversaire bien armé, Lawrence et ses troupes durent rebrousser chemin et accepter temporairement la présence de ces soi-disant intrus sur un territoire qu’ils jugeaient leur appartenir. À l’approche de la flotte britannique, les Français avaient donné l’ordre d’incendier le village de Mésagouèche ou Beaubassin proprement dit, en enjoignant à ses habitants de passer sur la rive ouest de la rivière Mésagouèche, soit dans le territoire qu’ils réclamaient comme faisant partie du Canada ou de la Nouvelle-France. Cet événement, avec ceux entourant la nouvelle politique coloniale britannique en Acadie, a provoqué l’exode de milliers d’Acadiens et représente donc le début du Grand Dérangement, car près du cinquième de la population totale de l’Acadie a été dérangé dès 1749-1750, soit plus de cinq ans avant la Déportation. En septembre 1750, le major Charles Lawrence commanda une autre expédition, bien plus musclée cette fois, à laquelle les troupes françaises ne purent résister, de telle sorte que les Britanniques réussirent à descendre à Beaubassin et à y ériger un fort, qu’ils baptisèrent fort Lawrence, sur le site ou près du site de l’église paroissiale qui avait été incendiée au printemps en même temps que le reste du village.


Les Français ordonnèrent alors d’incendier tous les autres villages sis à l’est de Beaubassin et donc en territoire britannique, grossissant ainsi les rangs des familles déjà réfugiées sur la rive ouest de la rivière Mésagouèche depuis le printemps. Pour comble de malheur, toute la récolte fut brûlée dans les granges et même si les habitants avaient fait traverser leur bétail en passant de l’autre côté de la rivière, ils n’avaient plus de fourrage pour les nourrir et donc, au cours de l’automne et de l’hiver qui suivirent, ils durent les abattre. Privés de cette importante source de nourriture, ils furent obligés de vivre à la solde du roi de France durant les cinq prochaines années, c’est-à-dire jusqu’à la chute du fort Beauséjour que les Français érigèrent à partir de 1751. Entre temps, cette population de réfugiés acadiens ne cessa de se plaindre auprès des autorités françaises qui les avaient contraints de quitter leurs habitations et leurs terres qui se trouvaient désormais en territoire reconnu par les Français comme bri tannique et sur lesquelles ces réfugiés désiraient retourner.
C’est dans cette pénible situation que se trouvait la population acadienne lorsqu’au début juin 1755, une expédition britannique commandée par le lieutenant colonel Robert Monckton et composée de quelque 2000 miliciens de la Nouvelle- Angleterre et de quelques centaines de troupes régulières britanniques se présenta devant le fort Beauséjour. Le siège qui s’ensuivit ne dura que deux semaines lorsque les quelques 150 troupes régulières françaises et 150 Acadiens assiégés rendirent les armes. Peu de temps après, à Halifax, le sort des Acadiens fut fixé par le lieutenant-gouverneur Charles Lawrence et son conseil; toute la population acadienne, non seulement celle de la région de Beaubassin, mais également celle de toute l’Acadie allait être déportée dans les colonies anglo-américaines. Ainsi, dès le 11 août 1755, plus de 400 hommes et jeunes hommes acadiens furent arrêtés et emprisonnés dans les forts Lawrence et Beauséjour, maintenant rebaptisé fort Cumberland. Plus de deux mois plus tard, un peu plus de 1000 hommes, femmes et enfants firent voile à bord de navires qui les transportèrent dans les colonies de la Georgie et de la Caroline du Sud. La plupart ne reverraient plus jamais la terre qui les avait vus naître. Cependant, plusieurs Acadiennes et Acadiens de la région de Beaubassin évitèrent la déportation en 1755 et se réfugièrent en territoire français, notamment à l’Île-Saint-Jean, tandis que d’autres se sauvèrent au Canada ou demeurèrent dans la province actuelle du Nouveau Brunswick, s’adonnant à une guerre partisane ou de résistance face aux troupes britanniques cantonnées au fort Cumberland entre autres. Après la chute de Québec à l’automne 1759 toutefois, plusieurs centaines de ces résistants se rendirent avec leur famille aux autorités britanniques. Ainsi, plus de 300 Acadiennes et Acadiens furent gardés prisonniers dans le fort Cumberland ou dans des abris de fortune érigés près du fort. Ils demeurèrent ainsi dans cette situation précaire jusqu’à la fin des années 1760, lorsqu’on leur permit de s’établir entre autres, dans la région de Memramcook au sud-est du Nouveau-Brunswick et dans le comté de Cumberland, en Nouvelle-Écosse. Ainsi, presqu’un siècle après l’établissement de leurs ancêtres dans la région de Beaubassin dans les années 1670, ces Acadiennes et Acadiens purent jeter les bases d’une nouvelle Acadie. Aujourd’hui, tout ce qui reste du séjour des Acadiens à Beaubassin/Fort Lawrence, ce sont les vestiges de leur village incendié au printemps de 1750. Grâce au programme d’archéologie publique institué par Parcs Canada, nous serons à même de remettre au jour les derniers témoins de cette présence acadienne à Beaubassin/Fort Lawrence
avant 1755.

Ceci n'est pas une pipe




L’un des objets les plus souvent découverts au site archéologique de Beaubassin et Fort-Lawrence est le fragment de pipe en terre cuite, ou plus précisément, les fragments de pipe en terre cuite. Plusieurs raisons expliquent la surabondance de fragments de pipes en terre cuite dans les sites archéologiques de l’époque coloniale et la plupart de ces raisons nous ramènent à l’importance qu’avait l’usage du tabac dans les temps plus anciens. En effet, l’usage du tabac ne se limitait pas uniquement aux hommes d’âge mûr, mais s’étendait également chez les femmes et même, chez les enfants. C’est pourquoi il importe de garder en tête que la grande quantité de fragments de pipe en terre cuite trouvés ne réfère pas seulement à la quantité de tabac que chaque individu pouvait consommer, mais également au pourcentage élevé de la population qui en faisait l’usage.

En effet, au moment de sa popularisation en Europe, le tabac se voyait attribuer plusieurs vertus, de la guérison des ulcères aux problèmes respiratoires, en passant par les piqûres de venin. Il était donc commun pour quiconque de fumer le tabac. Conséquemment à la popularité croissante du tabac, la demande pour les pipes à fumer augmenta et rapidement, ces dernières furent produites en grande quantité. Malgré la fragilité des pipes en terre cuite produites, leur prix abordable en faisait des objets facilement remplaçables lors de bris.

Différentes caractéristiques des fragments de pipe à fumer mis au jour sur les sites archéologiques témoignent de leur utilisation abondante. Par exemple, certains fragments de tuyaux de pipe trouvés sur les sites archéologiques, notamment au site de Beaubassin et Fort-Lawrence, comportent des marques cannelées plus ou moins prononcées dues à la pression exercée par les dents de son propriétaire. Le plus souvent, le fumeur pratiquait lui-même ces entailles afin de pouvoir fumer tout en gardant ses deux mains libres pour le travail.




Pour les archéologues, la découverte de fragments de pipe en terre cuite se révèle extrêmement utile pour dater de façon approximative un site. En effet, plusieurs techniques permettent de dater une pipe en terre cuite. La plus efficace d’entre elles est l’examen visuel du fourneau et du talon de la pipe qui, selon les époques, possèdent une forme et une taille caractéristiques.








Malheureusement, la découverte de ces sections de la pipe dans un état de conservation permettant un tel examen est relativement rare, ce qui nous renvoie à une seconde technique de datation. Cette deuxième technique se base sur la taille du trou situé à l’intérieur du tuyau de la pipe, partie plus communément trouvée sur les sites archéologiques. Pour ce faire, les archéologues utilisent de simples mèches de perceuse qu’ils glissent dans le trou du tuyau afin d’en déterminer la taille. La dimension déterminée renvoie alors à des laps de temps spécifiques et aident ainsi la datation du site archéologique.




http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Trahison_des_images


Cet article est une traduction d'un article écrit par Miranda Romkey, étudiante en archéologie à l'Université Memorial, Terre-Neuve

Tuesday, July 28, 2009

Les pierres à fusil





L'image ci-dessus représente une pierre à fusil découverte sur le site de Beaubassin et Fort-Lawrence. La pierre à fusil servait à créer une étincelle qui elle-même allumait la poudre à fusil située à l’intérieur du bassinet, et ce, afin de déclencher le tir. La production des pierres à fusil a débuté dans les années 1600 avec l’invention du fusil Snaphance (Lenk 1965).





La totalité des pierres à fusil étaient fabriquées principalement en France et en Angleterre et par la suite importées (Woodward 1960). Généralement, la couleur des pierres à fusil britanniques variait de gris foncé à noir alors que les pierres à fusil françaises se distinguaient facilement grâce à leur couleur caramel. La pierre à fusil demeurait intacte grâce au fait qu’elle était habituellement entourée d’un morceau de cuir ou de plomb.




Les Autochtones utilisaient les pierres à fusil différemment des Européens. Ces derniers retouchaient leurs pierres à fusil, c’est-à-dire qu’ils pratiquaient de petites encoches, sur les deux faces de la pierre, soit de manière bifaciale, alors que les Européens ne travaillaient leurs pierres à fusil que sur une seule face. Pour les archéologues, une pierre à fusil travaillée sur les deux faces est généralement associée à l'utilisation de cette dernière par les Autochtones. Les pierres à fusil étaient également échangées avec les Autochtones qui trouvaient ces dernières très utiles. Voici en effet l'image d'un grattoir autochtone, outil utilisé entre autres pour le travail de la peau et du bois et ressemblant fortement à la pierre à fusil:



Pour voir en action le mécanisme d'une arme utilisant la pierre à fusil, suivez ce lien: http://arc.id.au/Flintlock.html


Cet article est traduit, inspiré et extrait du texte de Colin QUINN, «An experimental use-wear and functional analysis of gunflints», [PDF], Lambda Alpha Journal, Département d’Anthropologie, Université de Notre-Dame, Volume 34, 2004, p.60-71.

http://soar.wichita.edu:8080/dspace/bitstream/10057/789/1/LAJ34,2004.64.pdf

Wednesday, July 22, 2009

La poterie Staffordshire

La poterie Staffordshire est une poterie produite dans la région de Staffordshire, région située dans les Midlands au Royaume-Uni. La production de poterie se concentrait principalement autour de six villes distinctes soit Burslem, Fenton, Hanley, Longton, Stoke et Tunstall. Ces villes portent aujourd’hui le nom de Stroke on Trent.

Cette région fut pour plusieurs siècles un centre de production céramique important au Royaume-Uni, et ce, plus particulièrement au cours des 18e et 19e siècles. Cette situation s’explique par une forte présence d’argile, de plomb, de sel et de charbon, ingrédients nécessaires à la production céramique, faisant ainsi de la région l’endroit parfait pour ce type d'industrie.

Dans les temps anciens, les potiers prenaient leur argile à même les routes, y creusant ainsi plusieurs trous. Cette habitude mena à l’expression potholes, terme anglophone désignant ce que les francophones nomment un nid-de-poule. Puisque la moindre qualité des terres ne leur permettait pas d’amasser suffisamment d’argent, il était pratique courante pour les fermiers d’également travailler comme potier. Graduellement, plusieurs de ces fermiers en vinrent à se consacrer à temps plein à la production de poterie.

À son apogée, Staffordshire regroupait des centaines de producteurs céramiques qui fabriquaient des poteries de toutes sortes. Plusieurs de ces producteurs devinrent célèbres et, à ce jour, quelques uns y fabriquent toujours de la poterie. Parmi ces compagnies célèbres, nous retrouvons :

• Wedgwood
• Spode
• Minton
• Aynsley
• Doulton
• Twyford

Voici quelques fragments de poterie provenant de cette région découverts sur le site de Beaubassin et Fort-Lawrence.












Cet article est une traduction libre et abrégée d'un article anglophone qu'il est possible de retrouver à cette adresse: http://www.staffordshire.co.uk/Staffordshire_Pottery_History.htm